« Elle est mauvaise. Delilah n'est pas encore capable de faire les mouvements les plus élémentaires. » « Ce n'est qu'une enfant. » « Ce qui n'empêchait pas Tessa de savoir les faire à son âge, elle. » « Nous pourrons toujours la marier ... Elle a un joli visage et l'air assez vulnérable pour instiller un sentiment de protection chez un homme. »
Delilah s'écarte de la porte. Elle ne tenait pas à surprendre cette conversation, mais la curiosité était trop forte. Elle s'en mord les doigts. Elle savait bien qu'elle n'était pas une virtuose de l'eau, mais de là à ce que sa famille la perçoive comme une gêne ... Quand on vient la coucher, elle respecte une demi-heure de politesse. Puis, tout doucement, elle relève la fenêtre de sa chambre. Habiter en rez-de-chaussée a du bon. Sirocco la suit, il prend encore la forme d'un chien polaire de bonne taille. Assez gros pour que Delilah se sente en sécurité.
Tous les soirs, dans le plus grand silence et la trouille d'être surprise après le couvre-feu, elle répète inlassablement les mêmes mouvements. Il faut qu'elle se dépêche de rattraper le retard. Qui sait si ses parents l'aimeront encore si elle est trop empotée ?


La mémoire est une chose merveilleuse, elle ne garde que ce qui l'intéresse, se débarrasse ou relègue ce qui est superflu. Ou traumatisant. Delilah ne garde que très peu de souvenirs de la guerre. Elle s'est occupée à construire une protection entre elle et le reste du monde. Elle se remémore les longues heures passées dans l'intimité de sa chambre, quand son daemon prenait la forme d'un gros chat. Pour ronronner. Pour qu'elle se concentre sur le bruit. Le bruit l'apaisait autant que les jeux, les volutes d'eau qu'elle créait. Avec une tasse, d'eau, de neige fondue, de thé, elle pouvait s'évader des heures. Ne pas se concentrer sur le fait que la maison tremblait, que les portes claquaient, que ses parents risquaient la mort. Quelque part, possédait la résilience et le cynisme qui lui permettraient de s'en sortir.
L'académie avait disparu. Quelle importance ? Elle n'était pas sûre de s'y plaire. Et puis c'était la guerre. La guerre. Elle aurait du avoir d'autres soucis que les entrechats et la maîtrise de l'eau. Pourtant, Delilah ne se détachait pas de son petit monde. Son îlot dans un océan de tempêtes, l'oasis dans un désert de questions auxquelles personne ne répondait. En des temps de paix, elle n'aurait pas été armée pour affronter l'adolescence. Pas avec cette piètre estime d'elle-même. En temps de guerre, alors là ... Une barrière agréable quoique fragile se hissait entre elle et les autres. Un cynisme qui ne lui ressemblait pas, et qui, pourtant, lui permettait de supporter la situation.
Si on venait l'enlever ou la tuer, elle n'aurait aucune chance d'y échapper. A supposer qu'elle puisse s'enfuir de la maison, elle ne tiendrait pas longtemps. Comment survivre seule, trouver à manger, ou tout simplement trouver la force psychologique de s'éloigner des endroits dangereux ? On ne torture pas les enfants ni les adolescents, du moins le supposait-elle. Avec un peu de chance elle ne verrait rien venir. Ses parents ne seraient pas tristes, ils seraient déjà morts de toute façon.
Sinon, s'ils survivaient, ce serait super. Plus qu'à attendre. Les Pernington doivent bien servir à quelque chose, non ?


« Tu as fait quelque chose de mal, jeune fille. Mais je ne dirais rien. Tu seras bien assez punie comme ça. » Pas des paroles agréables à entendre. Surtout quand la vieille acariâtre qui les prononce avait la tête entre vos jambes et vous auscultait. Les explications qui suivent ces mots sont un coup de massue pour Delilah. Ce n'est pas tant le fait que sa non-virginité soit découverte. Elle s'en doutait. C'est se découvrir stérile qui l'empêche de comprendre ce qui arrive. Elle ne s'en doutait pas, non.
« Ton mariage risque d'être annulé. » « Mais ils ne peuvent pas ... » « Voyons, pourquoi crois-tu qu'on vous fasse passer des visites médicales avant que les préparatifs ne soient vraiment démarrés ? »




« Tu imagines comme ça devait être joli, Sirocco ? » Le scorpion reste lové contre son cou, émet un petit bruit qui ressemblerait à un haussement d'épaules ou une onomatopée dubitative chez un humain. Delilah s'est habituée à cette façon de communiquer. Elle penche la tête. La pince du scorpion caresse sa joue. Ils sont bien, ensemble. Elle n'a jamais compris pourquoi son daemon avait pris cette forme mais peu lui importe. Sirocco était très mignon en bébé lapin. Mais il n'est pas une peluche. Leurs contacts sont devenus plus raffinés depuis qu'il ne ressemble plus à un jouet. L'affection n'a fait que grandir. Delilah mord dans son sandwich. Une brise légère la rafraîchit. Le soleil qui se couche est encore vif.
« Vous ne devriez pas vous trouver là. » Elle lève les yeux et reconnaît un des gardes, en uniforme civil. Delilah est une gentille fille. Elle replie ses affaires proprement et se lève. « Hé, je ne voulais pas vous chasser. » Elle presse le pas. Elle se sent mal quand les hommes prolongent la conversation. C'est toujours gênant de devoir les repousser. Elle n'y parvient pas toujours. Il parle encore, et elle presse le pas. Son daemon s'apprête, on ne sait jamais, à se jeter sur l'importun. Pas sûr que ce soit efficace.
Evanescente, la jeune femme disparaît au détour d'une ruelle. Elle connaît le quartier de Sorglegt comme sa poche. C'est son petit devoir de mémoire de se rendre ici en souvenir, presque en pèlerinage. En excuse en tout cas, pour ne pas s'être levée. Si la nation du feu a agi ainsi, qui sait ce qu'elle réserve aux autres ? Les pas de l'homme s'éloignent. Bien cachée, Delilah le voit s'éloigner. Elle respire. Ses pieds heurtent un bol. Il est ébréché. Des motifs de nuages, une dorure patinée le décorent. Elle s'en émeut et le ramasse. L'idée folle que quelqu'un vienne réclamer ce bol et la rencontre lui traverse l'esprit. Ca n'arrivera pas, bien sûr. Elle dépose les lys qu'elle avait apporté avec elle. Il est temps de rentrer à la maison.



La jeune femme pose ses mains par terre. Ici le sol est plus humide. Il lui semble sentir de l'eau grouiller là-dessous. Elle se relève, prend appui. Les longs mouvements commencent. Il faut faire émerger l'eau. Des maîtres de la terre peuvent s'en charger aussi, mais malgré la dépense d'énergie elle préfère encore s'en occuper elle-même. Pour prouver sa place, son mérite ?
L'eau se transforme en glace, redevient eau, se métamorphose en vapeur .. Et finalement, voilà qu'émerge une source. La jeune femme sort une craie de sa poche. « Il faudra creuser ici. Et là aussi. » Elle trace des croix sur le sol poussiéreux. Elle repasse, pour être sûre qu'on les voie. Petit syndrome de l'imposteur. Au moment d'une coudée, elle trace quelques chiffres. Les nombres lui réussissent. Pas ce que ses parents espéraient. N'avoir aucun intérêt stratégique en tant que femme chez les Visegard lui aura au moins permis de s'affranchir de tout ça.
« Des questions, messieurs ? » Professionnelle, fière de son travail, Delilah peut se tourner vers les ouvriers avec un sourire. On lui en retourne un. Pour un peu, elle se sentirait bien. Les autres sources qu'elle a fait sortir, le soleil à son zénith ont fait perler de la sueur sur son front. Ses cheveux collent dans sa nuque. Une petite partie d'elle espère que sa famille sera fière d'elle.

Voilà ! Tu es enfin validé(e) et tu vas pouvoir rejoindre Kandrakar et t'amuser à tuer des gens, te battre contre nous et manger des poulets de la banquise, la vie est belle n'est ce pas ? Mais avant cela, permets-moi de te dire que : je te valide enfin avec grand plaisir. tu as une très belle histoire accompagnée d'une plume très agréable. .

Désormais, un monde nouveau s'ouvre à toi, que dis-je, toute une galaxie où tu seras the king/queen of the world mais avant cela, une petite mise au point s'impose ! Maintenant que tu es un membre du forum, tu vas devoir t'enregistrer sur quelques sujets pour que nous puissions (nous, le grand staff ultime et méchant que tu aimes of course ) gérer le forum. Dans un premier temps, merci de recenser ton avatar en passant dans ce sujet. C'est très important, alors n'oublie pas de le faire ! Ensuite, tu vas devoir faire un tour dans les registres du forum pour que nous puissions t'ajouter. Premièrement, tu vas recenser ton daemon en allant dans ce sujet. Ensuite, tu vas être recensé(e) dans ta nation en cliquant par ici. D'autre part, à Kandrakar comme tu as du le remarquer, nous avons différents camps. Tu vas devoir nous indiquer le tien en faisant un tour sur ce sujet. Et pour terminer, merci de nous indiquer ton travail en cliquant par ici !

Par ailleurs, tu vas pouvoir t'intégrer au sein du forum et nous t'invitons pour cela à poster ta fiche de liens et de RPs de ce pas ! Nous avons mis un modèle facultatif à ta disposition si tu veux, il se trouve dans ce sujet ! Tu as peut-être besoin de scénarios ou de liens précis, alors n'hésite pas à créer un scénario en cliquant ici ou en optant pour un semi-liens en jetant un coup d'oeil à ce sujet. Pour finir, le flood est ta nouvelle maison alors viens y faire un tour par-ici. A bientôt sur le forum