prénom, pseudo ≈ .crumble âge ≈ vingt-et-un ans avis sur le forum ≈ il est magnifique! c'est un plaisir de découvrir tout cet univers (je n'avais pas suivi sur bazzart, puisque je ne connais pas les inspirations mais la tentation est grande) comment l'as tu découvert ≈ bazzart personnage ≈ (x) inventé () prédéfini () scénario dernier mot ≈ si vous cherchez des liens, boîte mp ouverte

La tête levée vers le ciel, les yeux fixés sur les nuages qui défilaient, la petite rêvassait. Elle s'imaginait ce qui pouvait se passer tout là-haut, dans les airs alors qu'elle était fermement ancrée au sol. Elle se demandait également quel genre de sensation cela lui procurerait de pouvoir s'y élever à l'image de son père, maîtrisant parfaitement leur élément. Toutes ces choses-là, Beren voulait les découvrir avec impatience. « Ce sera très bientôt ton tour, ne t'en fais pas. » En effet, cela faisait un peu plus de trois ans que les pouvoirs de celle-ci s'étaient manifestés. Rien de bien extraordinaire, et encore moins de contrôlé. Le chemin était long et semé d’embûches, et elle l'avait comprit malgré son jeune âge. Curieuse, elle avait tenté maintes fois de s'exercer dans diverses pièces de leur maison. Mais choisir la bibliothèque n'avait sûrement pas été sa meilleure décision. Loin de là même. D'ordinaire, elle se rendait dans des salles peu fréquentées, voire même oubliées, abandonnées. Mais la bibliothèque était un lieu de passage presque quotidien, obligatoire au sein de la famille Manueva qui ne cessait de remplir leurs grandes étagères. Beren y avait lu de nombreux contes et légendes, des histoires ayant bercé son enfance et alimenté sa soif de connaissances. Son père posa une main affectueuse sur l'épaule de l'enfant, affichant également son plus beau sourire. Sortie de ses rêveries, cette dernière troqua sa mine émerveillé par une légère moue, tout en croisant les bras. « Et si je faisais la même chose à l'Académie. Et si je faisais tomber tous les livres d'une étagère, ou même pire. Papa, et si j'arrivais jamais à me contrôler, tu crois que c'est possible ? » Pourtant, ce n'était pas l'optimisme qui lui manquait. Mais l'entrée dans ce monde totalement étranger ne la laissait pas de marbre. Elle était heureuse, bien évidemment, et ressentait une petite angoisse. Malgré les enseignements des sages maîtres de l'air, Beren n'était qu'une petite fille qui ne pouvait pas se contrôler aussi bien que ses aînés. Elle avait tant de choses à apprendre. « Ça n'arrivera pas, ne t'en fais pas pour ça. Nous, les maîtres de l'air, apprenons vite ! Bientôt, tu seras aussi douée que ta mère, moi ou même ton grand frère tiens ! Et tu pourras nous montrer tes petites merveilles. Si un jour tu as le moindre doute, il suffit de regarder ceci pour qu'il ne s'envole. » Il pointa alors l'épaule de Beren, sur laquelle se dessinait un tatouage représentant une flèche, symbole de la nation de l'air qu'elle avait reçu à la manifestation de ses premiers pouvoirs. Il la prit ensuite dans ses bras, la serrant dans une longue étreinte avant de l'inviter à rentrer au chaud pour le dîner.

Devant elle se tenait le journal. Il était plutôt difficile de s'en procurer avec les temps qui couraient. La liste des personnes disparues s'allongeait chaque jour, tout autant que celle des décès. Et parmi ce flot de mauvaises nouvelles se trouvait un article qui l'horrifiait bien plus. « Anton Manueva au cœur d'un complot contre les Livanov » Puis une grande tristesse l'envahit enfin. Il était difficile d'imaginer son frère derrière les barreaux, et encore moins impliqué dans une sombre affaire de traîtrise. Encore aujourd'hui, alors que c'était écrit noir sur blanc, Beren y croyait difficilement. Pourtant, ce fut son père lui-même qui le livra à la justice. Un geste qui montrait une fois de plus la loyauté de cette famille vassale envers les Livanov. Cela avait été le cas pendant de nombreuses générations, et Edgard n'était pas prêt à briser cet engagement ancestral. « Vous pensez qu'il regrette, Anton ? » lâcha alors Beren, l'esprit torturé par un fait qui la dépassait complètement. Hero dirigea le regard vers ses parents, appuyant ainsi la question de son aînée. Lui aussi devait se poser de nombreuses questions. « Sans le moindre doute. Même s'il est difficile aujourd'hui de savoir ce qu'il pense vraiment... Il peut arriver d'agir sans réfléchir, même aux meilleures d'entre nous. Parfois, les conséquences sont malheureusement trop importante pour fermer les yeux. Ton père a fait le bon choix. C'était difficile, mais il le fallait. Sois en sûre. » Elle hocha la tête en signe d'approbation. Elle ne blâmait pas son père pour ce qu'il avait fait. Seulement, Beren était surprise, voir même choquée par le comportement de son frère. Anton et elle n'entretenaient pas une relation des plus fusionnelles, mais il assurait son rôle d'aîné à merveille. C'était un modèle à suivre, un repère qui s'était écroulé en même temps que cette affaire. « Je ne le reconnais pas là. Ça ne lui ressemble pas. J'espère que c'est le cas, vraiment. » Cette guerre n'avait pas pu le pourrir également.

Au rythme d'une course folle, Beren rassembla quelques affaires maladroitement, la peur nichée au creux de son ventre. Les atrocités commises par la milice en septembre quatre-vingt-quinze semblaient se produire à nouveau. Ou du moins, les événements du passé étaient sur le point de se répéter. Le village dans lequel vivait les Manueva se trouvait non loin de la capitale et il ne leur faudrait que peu de temps avant d'être atteints à leur tour. Partout dans les rues se lisait la peur des villageois. Tout le monde se souvenait des horreurs de cette guerre, des pertes humaines ainsi que des destructions matérielles. Personne ne voulait revivre cela. Beren se souvenait des longues journées, suivies des nuits toutes aussi longues à travailler dans des bâtiments tenant difficilement debout. Des blessés, des morts partout et des orphelins hurlant, pleurant leurs mères. Ce sont des images qu'elle aimerait effacer de sa mémoire, oublier à jamais. Elle aimerait ignorer ces faits et se dire qu'il restait un peu d'espoir. Mais ce n'était pas le cas, tout le monde savait ce qui allait se passer. La rébellion était vaincue, les Livanov n'étaient plus. Une grande partie avait été cruellement assassinée, pour le simple plaisir de la nation du feu, avide de pouvoir. Une autre partie alimentait des espoirs naissants, se murmurant dans les refuges qu'il existait de rares survivants. La nation de l'air s'envolait en fumée, mais il restait une partie d'elle bien vivante, bien en sécurité. Ou du moins, c'est ce qu'elle se plaisait à croire. Mais il se murmurait autre chose, un fait bien moins plaisant. Le nom des Belinski était sur toutes les lèvres. On parlait de traîtrise, d'un complot visant à vendre leur propre nation à leur ennemi premier. Une nouvelle preuve du fait qu'ils n'étaient plus en sécurité ici. Amalia Manueva leur avait longuement parlé de cette maison au creux des montagnes, dans laquelle elle passait de nombreuses vacances plus jeune, lorsqu'elle n'était qu'une enfant. Elle lui était revenue de droit, personne ne voulant avoir la charge d'une vieille bâtisse complètement inutile. Pourtant, Amalia rêvait souvent de retrouver les souvenirs de son passé, promettant ainsi de les y emmener un jour. Ce jour semblait s'être imposé à eux. Bien qu'elle aurait aimé s'y rendre en d'autres circonstances, cette parcelle de terre représentait leur unique chance.

« Papa, il faut qu'on y aille ! S'il-te-plaît, fais quelque chose ! » Essoufflée, Beren ne savait plus où donner de la tête. Alors qu'ils voyageaient de nuit, ils tombèrent sur une milice de la nation du feu. Apparemment, le secteur devait être passé au peigne fin, les villages alentours susceptibles de réfugier des rebelles. Perdus au milieu de nul part, il ne leur restait pas d'autre choix que celui de s'engouffrer dans la forêt. Les Manueva savaient se repérer dans les forêts denses de leurs terres, ils pourraient les semer en une poignée de minutes si seulement Edgard décidait de se lever. Puisant dans les dernières forces qui lui restaient et la profonde tristesse qui l'envahit soudainement, ce dernier parvint à générer un vortex d'air assez puissant pour piéger et détourner la milice le temps de reprendre ses esprit ainsi que son souffle. Au sol se trouvait Amalia, le corps couverts de brûlures dont le froid lui-même ne saurait apaiser. A peine consciente, elle parvint difficilement à serrer la main de son époux avant de perdre connaissance. Ils n'étaient plus qu'à quelques kilomètres de la maison. Avant leur départ, Amalia leur avait montré une carte et expliqué le trajet à suivre. Durant les journées qui suivirent, elle fit en sorte que chacun d'eux mémorise le tout en cas de besoin. Puis elle détruisit le morceau de papier. Beren admirait sa mère, qui savait faire preuve d'une grande sagesse même dans les pires situations. Rien n'était laissé au hasard et celle-ci avait envisagé toutes les situations possibles. Malheureusement, la mort de l'un d'entre eux entrait dans cette liste, tout comme un handicap ou la division du groupe. Gravement blessée, la maîtresse de l'air ne se faisait guère d'illusions. Elle fixait le ciel, se remémorait cette magnifique maison, le visage de ses trois enfants ainsi que celui de son époux. Elle s'accrochait à ce qu'elle avait de plus cher : sa famille. Leur père avait fait en sorte de réduire les frottements de l'air contre le corps de cette dernière, dans le but de rendre le voyage plus soutenable. Edgard reprit la route, le cœur lourd. Il rassembla ses maigres forces pour Amalia. « Maman, on n'est plus très loin. Tu sais, j'ai bien retenu ta carte. Tu le sais aussi, alors accroche-toi. Je t'en supplie. C'est presque fini. » Beren n'osait pas la toucher. Alors elle la regardait comme une enfant regardait sa mère. Les yeux remplis d'espoir, elle se remémorait les moindres détails de cette carte, comptant les kilomètres qu'il leur restait. Ils n'étaient plus très loin. Ils étaient si proches, tellement qu'elle sentit son cœur se remplir de joie. Une joie qui parvint à masquer son inquiétude pendant un court instant. Puis elle vit un toit se dessiner au loin, quelques barrières. Mais derrière, on ne la suivait plus. Edgard s'était arrêté net, le regard plongé dans celui de son épouse. Puis il comprit que c'était terminé. Cette fine lueur avait disparu.

Sur le pas de la porte, la jeune femme ne pouvait quitter du regard son père. Tous les jours se répétait le même schéma. Edgard Manueva s'asseyait sur un fauteuil face à la fenêtre. Il regardait le soleil se lever, puis en fin de journée se coucher. Il se levait parfois pour faire quelques pas, mettre en ordre des affaires, puis retournait à sa place. Il buvait peu, ne mangeait pratiquement plus. Une partie de lui s'était éteinte en même temps que son épouse. Perdue dans ses pensées, Beren cherchait pour la énième fois quelque chose pour le faire sortir de cet état-là. « Comment va-t-il ? » La voix de son frère vint briser ce silence. Elle haussa les épaules et lâcha un léger soupir. « Rien de nouveau. » Cela faisait plusieurs jours maintenant qu'Amalia n'était plus de ce monde. Beren avait du mal à réaliser ce qu'il s'était passé dans cette forêt. Elle imaginait voir sa mère pousser la porte de la maison à tout moment. Plusieurs nuits, elle avait rêvé de son retour, se précipitant ainsi vers la porte pour ne jamais rien trouver. Chaque fois, ses minces espoirs s'anéantissaient. Pourtant, elle avait bien vu le corps sans vie de sa mère. La nuit de son décès, quand Edgard Manueva resta immobile, incapable de prononcer un seul mot ou de faire quoi que ce soit, Beren prit les choses en main. Avec sa mère, elles avaient vu de nombreux brûlés. Beaucoup succombaient à leurs blessures mais d'autres parvenaient à s'accrocher miraculeusement à la vie. Sa mère devait être de la deuxième catégorie. Alors elle contraint son père à la poser à même le sol avant qu'Hero ne l'éloigne d'elle. Elle vit également que c'était trop tard, qu'il n'y avait plus rien à faire. Mais Beren ne pouvait s'y résoudre. Les mains tremblantes, elle essayait de se remémorer les gestes des plus expérimentés. Les plaies profondes, elle versa maladroitement le reste de son eau sur une partie de son bras gauche puis sur le genou. Beren essayait vraiment. Elle essayait de se persuader qu'il restait une chance, une toute petite chance de la revoir parmi eux. « De l'eau ! Apporte-moi de l'eau Hero ! » Elle hurlait si fort que sa voix résonnait dans cette vaste étendue de nature. Tremblante, elle sortit un mouchoir, enroula son écharpe autour du cou d'Amalia. Elle regardait avec effroi ce corps brûlé, marqué à jamais. « Hero mais qu'est-ce que tu fous. Dépêche-toi. S'il-te-plaît !! » lâcha-t-elle alors, encore plus fort. Elle se leva brusquement puis alla vider le sac de son père au sol. Elle passait les objets un par un. Aucun d'eux n'aurait une utilité. Alors elle passa à celui de sa mère, espérant trouver une crème, ou quelque chose du genre. Ils n'avaient pas l'habitude, dans ce coin du monde. La chaleur, les brûlures, ils ne connaissaient pas. Ils n'étaient pas protégés de tous ces dangers. A mesure où elle se rendait compte que c'était impossible, des larmes coulèrent le long de ses joues. Elle tournait dans tous les sens, à la recherche de la moindre chose pouvant la guider. Puis elle sentit quelqu'un l'étreindre. Les bras de son frère l'enveloppèrent totalement. Et Beren sentit comme un poids l'écraser. La tristesse, la fatigue, la colère, l'injustice, tout lui venait de lui tomber dessus. Ses jambes finirent par perdre équilibre et elle s'écroula au sol, toujours dans les bras réconfortant de son frère. Les larmes se firent plus abondantes, à mesure où elle reprenait ses esprits. « T'en fais pas, je suis là. » Chaque nuit, Beren vivait dans l'illusion de retrouver sa mère. Son sourire, sa douce voix alimentaient ses rêves jusqu'à ce que la réalité ne la rattrape enfin. Elle avait comme l'impression que son cœur brûlait, qu'il explosait de douleur. Chaque nuit, elle avait la désagréable sensation de revivre sa perte.

« Tu peux être fier de ce que vous avez accompli, maman et toi. Ce n'est qu'une question de temps. Et de patience. Cette situation ne durera pas bien longtemps. Avec Beren, on part à la recherche des survivants Livanov. On fait ce que tu aurais fait, parce que c'est ce que vous nous avez appris. L'honneur, la loyauté, le devoir. C'en est fini de rester ici les bras croisés, il faut qu'on bouge également. Tu comprends ? » Plus de six mois s'étaient écoulés depuis la mort d'Amalia. Cachés dans cette maison, ils espéraient pouvoir y être en sécurité le plus longtemps possible. La situation de leur père s'était améliorée, légèrement. Il commençait à se nourrir de nouveau, accomplir quelques tâches quotidiennes. Mais il restait toujours aussi muet. Pas un seul mot n'avait franchi la barrière de ses lèvres depuis l'attaque. Peut-être que parler lui ferait du bien mais visiblement, il n'était toujours pas prêt. Qui pouvait l'être ? Hero faisait face à la situation beaucoup mieux que Beren ne l'aurait pensé. Quant à elle, il lui était difficile de vivre sans cette figure maternelle. D'une certaine manière, elle avait également perdu son père. Sauf que ce dernier, elle espérait le retrouver très vite. « Il reste de l'espoir. Il faut s'y accrocher. A très vite papa. » Leur plan était minutieusement élaboré. En écoutant la radio, ils avaient relevé la moindre information susceptible de leur être utile. Les routes inaccessibles, les habitations menaçant de s'écrouler et puis la crise. Ils n'avaient pas grand chose sur eux. Quelques réserves faites précipitamment dans leur sac comme un fruit ou une barre de de céréales. Rien d'extraordinaire. Ils préféraient voyager léger, au gré du vent. Ils allaient commencer par parcourir les terres de la nation de l'air. Ou du moins, ce qu'il en restait. Retourner dans leur ancien village, essayer de trouver des têtes connues, écouter les derniers ragots. Et puis récupérer quelques affaires également, si leur demeure tenait encore debout. Ils iraient ensuite à la capitale, où se mêlent des personnes d'horizons différents. S'ils pouvaient croiser le chemin d'un maître de l'air, ce serait d'autant plus parfait. Ils étaient déterminés à ne rien lâcher tant qu'ils n'auront pas un Livanov face à eux. Ils devaient le faire. De loin, Beren observait cette petite scène un sourire aux lèvres. Elle s'approcha à son tour. « Pas de bêtises pendant notre absence papa. Niri, on compte sur toi ! » termina-t-elle en s'adressant au daemon de son père. Le sac déjà prêt, il ne leur manquait plus qu'à rejoindre leur première destination : le village.

La tête tournée vers les étoiles, Beren retombait en enfance. Elle profitait de ces quelques moments de répit pour observer le ciel, voir défiler sous ses yeux les nuages et les étoiles briller. Leur quotidien ressemblait à une course sans fin. Ils avaient rencontré quelques difficultés au début, le temps de s'adapter à ce mode de vie. Il ne leur restait plus tellement de contact maintenant, ni même d'amis tout court qui pourraient leur apporter une aide quelconque. Les deux Manueva ne pouvait compter que sur eux-même. Pour subvenir à leurs besoins, ils se contentaient de la nature, principalement. Ou alors, quand ils le pouvaient, ils offraient leurs services pour dépanner des habitants. De cette manière, Beren réussit à travailler un peu plus d'une semaine dans une boulangerie, la mère de la propriétaire étant malade. Ou alors, elle avait participé avec Hero à la reconstruction d'une clôture. En échange, elle avait droit à un repas, une petite grange où passer la nuit et du pain. Parfois, ils avaient même une petite pièce. Généralement, ils s'adressaient aux personnes âgées, ou bien celles qui semblaient un peu plus vulnérables. Le résultat se révélait positif certaines fois, pour leur plus grande joie. Sinon, ils faisaient avec leurs minces réserves. Pendant longtemps, leurs recherches s'était révélées infructueuses. Jusqu'à cette fameuse nuit. Elle observait donc encore une fois les étoiles avant que le sommeil ne l'emporte à son tour. Cette nuit-là, elle vit quelque chose de différent, de familier même. De quoi réchauffer les cœurs. Elle fronça d'abord les sourcils pour s'assurer qu'elle voyait bien, et se redressa immédiatement. Cette forme, ce pelage si particulier, il n'y avait aucun doute. « Hero, lève-toi. Je pense qu'on est sur la bonne piste. » lâcha-t-elle sans cacher son enthousiasme. A peine endormi, le jeune homme peinait à ouvrir les yeux. « Qu'est-ce qui te fais dire ça ? » Elle prit place à côté de lui, et s'allongea dans l'herbe également. « Un bison volant, voilà ce que j'ai vu. Quelques secondes à peine. Un nuage m'a coupé la vue peu de temps après. Ecoute, s'il y en a bel et bien un dans les environs, c'est qu'un maître de l'air n'est pas très loin. C'est presque sûr. » expliquait-elle avec entrain. « Ou alors t'as rêvé. T'as envisagé cette possibilité ? » Un petit coup sur l'épaule en signe de désapprobation, elle reprit de plus belle. « Contrairement à toi, je ne m'endors pas en dix minutes. Je sais ce que j'ai vu. On fait bien de se rendre à la capitale. J'ai comme l'impression que ça va avancer un peu plus. » Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se mit à penser à l'époque où ils peuplaient leur ciel, où s'en procurer n'était pas si difficile. Cela relevait de la normalité même. La famille Manueva pouvait compter sur les parents de Caelysia en cas de besoin. Elle regrettait ces temps-là. Même le début de la guerre lui semblait moins cruel finalement. La jeune femme finit par s'endormir à son tour, d'agréables souvenirs plein la tête.