Right from the start
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Il a toujours fallu employer les mots avec un certain soin pour s'adresser à Aymeric Bernstein. Sans être de ces gens excessivement susceptibles, il a toujours été un garçon nerveux et colérique. Le feu brule dans ses veines, il n'y a donc rien de bien exceptionnel dans sa capacité à s'enflammer en deux-deux. En fait, il prend surtout tout très à coeur. Ayant bénéficié d'une éducation assez stricte, il a été amené à embrasser les convictions de ses parents très tôt, avant même qu'il ne comprenne réellement les choses. Ses parents l'ont façonné à leur image, à l'instar de ses frères et de toute leur famille, en somme. On se passe de génération en génération ses idéaux, ses craintes, ses espoirs, aussi contestables qu'ils puissent être. Depuis l'enfance, Aymeric estime sa famille ainsi que sa nation comme incontestablement supérieures à toutes les autres. Les Bernstein dominent tout, ils sont fait pour régner, pour diriger, pour imposer leur vision de la vie. Et le feu... Et bien il l'emporte sur tout. Il est fort, dévastateur, vibrant d'émotions. C'est le summum des éléments, un condensé de vie et d'émotions. La force dans son état le plus pur. Plus que de n'importe quelle femme, Aymeric est tombé amoureux dès ses plus jeunes années des flammes miroitantes, si majestueuses et dangereuses, tout à la fois. Leur beauté est foudroyante et le benjamin de la fratrie s'est toujours parfaitement identifié à elles. Pourvu d'une certaine beauté, ou plutôt d'un charisme, d'une force d'attraction. A leur instar, il est majestueux. Un prince, à défaut d'être un roi, une vérité qui ne l'a jamais véritablement peiné. Il n'aspire pas à régner sur le monde. Il aime à se trouver parmi les têtes couronnées, il aime appartenir à cette famille si irrésistible de perfection, cette famille si chatoyante, si persévérante, si puissante. Aymeric est amoureux de tout ce qui constitue sa famille. Cette dernière est son moteur dans la vie, ce par quoi il se définit. Quand il se présente, le premier mot qui lui vient à l'esprit n'est pas son prénom, quand bien même il n'a rien contre celui-ci. Le fait est que n'importe qui peut s'appeler Aymeric. Naître avec le nom de Bernstein, en revanche... C'est un honneur, un privilège. Le sang pur, le sang sacré, voilà la vision qu'il en a.

Il a toujours eut cette fascination envers sa famille. Il a toujours aimé penser que les Bernstein avaient réussis à se hisser à un certain niveau de perfection qui les plaçait de ce fait au dessus de tous les autres et, peu ouvert d'esprit, il a toujours répugné à fréquenter des personnes qu'il estimait "inférieures". Il voulait être entouré de ses égaux ou encore, à défaut de ne pouvoir fréquenter que les membres de sa famille, de personnes elles aussi habitées par ce feu si irradiant. Il a toujours été très à l'étroit dans sa tête, Aymeric. Il n'aime pas le changement, sa routine le rassure et le tranquillise. Elle l'aide aussi à canaliser la colère qu'il éprouve dans certaines situations. Enfant, il a causé des accidents, bien que ce n'était pas toujours de sa faute. Lorsque son pouvoir, nul autre que celui du feu (surprise), s'est manifesté, Aymeric s'en est retrouvé tout bonnement fasciné. Il faut dire qu'il est comme ça : d'une euphorie presque maladive lorsqu'il se prend d'affection pour quelque chose. Enfant, c'était cependant plus flagrant. Il était tout sourire et ses yeux bleus étincelaient d'une drôle de lueur absolument envoutante. En grandissant, il a cessé de sourire aussi facilement. Toujours aussi amoureux des flammes néanmoins, il reste un homme impulsif et parfois déraisonnable. Quand bien même il ne cause plus d'accidents du fait de sa maitrise du feu frôlant désormais la perfection, comme il adore à le signaler, il reste cependant un homme dont il est plus intelligent de se méfier.

En dehors des petits "accidents" que l'apprentissage de son pouvoir a put entraîner par le passé, les accès de colère d'Aymeric ont également toujours été sources de danger. Ses colères sont toujours mémorables et n'ont rien du caprice inoffensif d'un enfant qui tape du pied avant de se retirer en claquant la porte. Si ses convictions et son assurance d'adulte suffisent à le rendre tout a fait apte à provoquer la peine à divers degrés, il n'en a pas toujours été ainsi. Bien que débordant d'ores et déjà d'assurance et de charme à l'époque, Aymeric n'était pas franchement intimidant durant son enfance et son adolescence. Il était vif et rapidement détestable lorsqu'il s'étalait trop à exprimer ce qu'il pouvait bien penser d'un sujet ou d'un autre, mais il n'était guère effrayant et ne possédait pas cette aptitude à être craint d'un seul coup d'oeil. Ce n'est pas en lui, peut-être car une certaine vulnérabilité persiste à resurgir dans ses yeux, lui donnant des airs plus tendres qu'il ne le faudrait. Enfin, à défaut de pouvoir se reposer sur ce qu'il dégageait, Aymeric a au moins toujours eut une solide alliée, en la personne d'Artémis. Artémis n'est autre que le daemon d'Aymeric, une superbe lionne qui fut jadis un lionceau avant de devenir la créature massive qui suit son maître comme une ombre. Elle est toujours là, auprès de lui. Particulièrement sensible aux émotions qu'il peut éprouver, ce comme si elle se trouvait nichée au creux de son coeur, il est fréquent qu'elle attaque sans prévenir avec une rapidité effrayante, lorsqu'elle sent Aymeric en mauvaise posture, ou juste bouleversé. Parfois, ça vire au drame et Aymeric a tout juste le temps de la retenir, lui manifestant qu'il se sent bien. En apprenant à maitriser ses émotions en grandissant, il a naturellement également apprit à maitriser sa lionne. Néanmoins, des accidents sont encore à même de se produire, comme ça a put être le cas par le passé.


We are the world
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« Je suis fière de toi, Aymeric. Tu es ravissant, vraiment et tu vas être heureux, je t’en fais la promesse. » En guise de réponse à sa mère, Aymeric, sur le point de se marier, gratifia cette dernière de l'un de ses plus beaux sourires. Ils étaient d'autant plus beaux qu'ils se faisaient de plus en plus rares. Comme s'il avait laissé sa spontanéité et son enthousiasme si vibrants derrière lui, avec les vestiges de son enfance. A moins qu'il ai tout bêtement grandit. Il parait qu'on a la pression juste avant de se marier. Il faut dire que c'est quand même quelque chose que d'unir sa vie à quelqu'un. Lâcher le "je" pour devenir un "nous". Décider de former un tout, considérer quelqu'un comme son alliée pour la vie. De la vision qu'en avait beaucoup de gens, on est sensé être fou amoureux avant de se passer la bague au doigt. C'est sensé être la raison de tout cela : l'amour. Aymeric Bernstein ne pensait pas ainsi. Il n'était pas amoureux et il allait se marier et il n'était pas rendu nerveux par cette absence de sentiments. Il ne s'en formalisait pas, aussi étrange que cela puisse paraître pour beaucoup de monde. Aussi loin qu'il soit capable de s'en souvenir, Aymeric ne s'est jamais imaginé faire un mariage d'amour. Sans doute car il n'y croyait pas. Les sentiments, les histoires d'amour, pour lui c'est pour les enfants et il le décrétait déjà lorsqu'il l'était lui-même, enfant. On ne tombe pas amoureux. On s'attache, pour une raison x ou y, qui peut avoir à voir avec l'attirance physique et puis si l'union est convenable du fait des rangs respectifs de l'homme et de la femme, on se marie. On unit sa vie à une autre et on imagine un futur. Des enfants, des petits enfants, etc. Une progéniture, quelque chose pour continuer à vivre, même dans la mort. Un avenir. Et là on se prend d'affection pour sa femme car elle vous a donné des gosses qui vous donneront des gosses à leur tour. On n'a pas besoin d'être amoureux. C'est surfait l'amour. Le sentiment de pouvoir tuer pour sa famille, ce sentiment fort, viscéral. Voilà en quoi Aymeric Bernstein a toujours cru. L'amour, ça sonne follement creux en comparaison. Alors non, son mariage ne l'avait guère déstabilisé. Comme sa mère le lui avait promit à l'époque tandis que ses yeux bleus n'avaient de cesse de le couver, scintillant plus que jamais, il allait être heureux, bien sûr.

Comme il l'avait présagé, il ne tomba pas follement amoureux et ne feignit jamais le contraire. Aymeric n'a jamais été une boule d'amour et de tendresse et il ne l'est toujours pas. A vrai dire, une part de sa spontanéité s'est évaporé avec les années, tandis qu'il grandissait. Il a cessé d'entretenir les petites parcelles d'âme d'enfant ayant résisté aux années passées quand il est devenu papa. Son épouse, Cersei, est tombé enceinte pas une mais deux fois. Deux petits garçons ayant fait leur entrée dans ce monde à deux années d'intervalle. S'il n'a jamais été de ces pères qui étreignent chaleureusement leurs bambins (cela ne sonne pas le moins du monde naturel pour lui qui n'a jamais goûté à ce genre d'effusion de tendresse avec son propre paternel), il ne les en aime pas moins. Son affection profonde pour sa famille n'a fait que s'épanouir et se solidifier quand il a vu naître ses fils, l'un après l'autre. Il les aime, quoi qu'il veuille bien en croire et n'a de cesse de s'inquiéter pour eux. S'il aspire à les protéger des autres mais aussi d'eux-même, c'est car il peine à concevoir son monde sans l'un ou l'autre et que, au delà de ce qu'il peut bien en démontrer, ils demeurent son sang, ses enfants. Il n'est pas le père de l'année et il aime à forcer les choses. Son besoin de protéger sa progéniture a tendance à se transformer en une excuse pour cadenasser ses enfants (plus particulièrement l'aîné, qui est un peu trop attiré par le monde au delà de la nation du feu) dans une sorte de prison dorée. Ainsi, il les a l'oeil et il réussit à peu près à se convaincre qu'il mène la barque, qu'il tiens les rennes. Il a besoin de ça. Besoin d'une illusion.


the mad one
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Alors en somme, Aymeric, c'est une bombe à retardement. Il est impérieux, il est buté, il reste à sa place dans sa famille et il attend que tout le monde en fasse de même. Il est profondément horrifié à la perspective d'un bouleversement, terrorisé par l'idée que les choses puissent changer. Son monde tout entier s'en effondrerait et il est assez clair qu'il ne pourrait pas y résister. Il est bien trop profondément ancré dans ses principes et c'est fichu pour lui d'évoluer vers plus de tolérance. Son esprit a été façonné et aujourd'hui, on ne le déformera plus. Il prend exemple sur ses aînés et s'efforce de tailler l'esprit de ses enfants comme le sien fut taillé, même s'il les sent, en train de filer entre ses doigts, ce qui lui file des sueurs froides. Alors il intervient. Il est assez calme au sein de cette famille, mais il ne faut guère s'y laisser prendre. Il est tout autant à même de craquer et de s'enflammer (c'est le cas de le dire) d'un moment à l'autre. Avec lui, la prudence est nécessaire. Imprévisible, prêt à tout pour préserver l'ordre établi, il n'éprouve aucune culpabilité à répandre la souffrance et le malheur car il a la conviction profonde d'être depuis toujours au sein du bon camp. Les Bernstein dominent et domineront toujours le monde. Il n'autorise personne à douter d'une telle idée.