 |  Sujet: Re: (★) smoke and mirrors. Sam 20 Juin - 21:45 | |
|
poupée de cire, poupée de son
citation au choix
Une main cadavérique lui caressa ses cheveux blonds alors qu'une larme cristalline vint couler sur sa joue pâle, marbrée par les jours trop sombres. Cette force inexplicable la tourmentait parfois, la nuit, lorsque la lune se laissait entrevoir, elle sentait ce besoin constant de se draper dans son lit et de ne plus écouter, chaque bruit, chaque craquement la faisait sursauter. Silvestre blottit contre son front, frissonnait à chacun de ses spasmes et entendait ses gémissements, lorsque la main venait attraper son cou. Cette lueur macabre dans sa chambre lui donnait envie de partir, de courir, ou encore de se cacher. C'était cet endroit qui ne lui convenait pas, qui la rendait extatique et à fleur de peau, simple gamine, à moitié endormie, elle se sentait en transe, cette transe cauchemardesque qui l'éveillait inlassablement. Ces cauchemars survenaient lorsque ses parents parlaient de choses noires, de choses qu'elle ne comprenait pas encore, qu'elle n'avait pas envie de comprendre, des choses qu'on la forçait à écouter, car petite fille ou non, Sygin était une Corleone, et c'était ainsi qu'elle devait se comporter. Ne pas faillir, ne pas flancher, écouter et assimiler. Or, elle était trop petite pour comprendre, trop fragile peut-être pour comprendre le sang et la guerre, la suprématie des Bernstein, cette famille suprême qui ne lui inspirait rien. Alors que la main s'aventura plus bas, vers son cou blanc, elle serra son emprise sur celui-ci, et le serra, il serra si fort, si méchamment, qu'elle n'eut pas le temps de respirer qu'une lueur blanche se fourvoyait devant ses yeux. Puis soudain, Sygin se leva, elle ne criait pas, elle haletait tout simplement, la peur paralysant ses membres, elle tourna les yeux vers Silvestre. "Ce n'était qu'un cauchemar, je vais bien." Ressentant la moindre de ses émotions, il grogna alors que sa fourrure était hérissée. La main noire, la main d'un cadavre. Parfois ce rêve revenait, parfois il disparaissait, or, Sygin avait peur, elle ne voulait pas retourner se coucher, elle ne voulait pas dormir seule ce soir. Se levant péniblement, suivie de prêt par Silvestre, la gamine entrouvrit la porte de sa chambre, descendit le long couloir sombre avant d'arriver devant la porte de son aîné. Elle se mordit la lèvre inférieure, et entra sans même toquer. Dans la nuit sombre elle aperçut le corps de Doran. "Doran?" Sa petite voix chuchotée retentit dans toute la salle, elle le vit bouger. Il n'était alors qu'un adolescent, mais il était le seul avec qui Sygin avait réellement un lien, il était son grand frère, le protecteur de ses cauchemars et des enfers. "J'ai peur et je n'arrive pas à dormir." Un grognement distinct s'échappa de la bouche de l'adolescent, puis il daigna se tourner vers la petite créature blonde appelant à son aide. "Un cauchemar?" Elle hocha timidement de la tête avant de lui lancer un petit sourire, il avait des poches de fatigue sous les yeux, et un air peu éveillé. "Est-ce que je peux rester ici ce soir?" Elle s'avança un peu sur la pointe des pieds, en lui faisant le plus beau de ses sourires. "Dans ma chambre il fait froid et Silvestre a peur." L'innocence même d'une monde qui finirait pas s'éteindre, Sygin n'était pas prête, elle n'était pas prête à faire face aux aléas de la vie, aux horreurs qu'on souhaitait lui montrer. Son grand-frère soupira à nouveau, mais se poussa un peu pour lui laisser de la place. Elle se blottit dans ses bras, se sentant seulement en sécurité là-bas.
Son coeur fît un bond lorsqu'elle se mit en position face à son père, elle sentait la flamme s'émanciper dans son corps, elle la sentait bouillonner, et vouloir sortir de tous ses ports. Elle grimaça lorsque son père réussit à lui couper quelques mèches avec le feu qu'il lui envoya, force, endurance et détermination. Voilà pourquoi on avait appris à lui inculquer ces quelques rudiments, son élément était son ami, comme son adversaire et face à son père, elle n'était pour le moment encore qu'une biche, qu'une frêle gamine innocente, à l'ambition pourtant flamboyante. Frustrée de ne pas réussir, avec une envie pressante de prouver à son père qu'elle valait ces entraînements, qu'elle n'était pas une cause perdue, elle enchaîna quelques mouvements, créant une flamme immense s'élançant contre le plafond. Ébahit par sa propre prouesse, elle leva les yeux vers son père, il forma un sourire espiègle sur ses lèvres, puis tourna la tête vers Alcide, son second frère, celui-ci s'entraînait dans son coin, tentant de perfectionner les quelques mouvements qu'on lui avait inculqué. "Regarde ta soeur Alcide, je l'ai toujours dis, elle sera la meilleure maître de la famille." Elle sentit le regard noir de son aîné flottant au-dessus de ses épaules, pourtant Sygin ne broncha pas, elle continua à s'entraîner avec fougue et envie, elle n'était pas inconnue aux méthodes de ses parents, mais celle-ci lui convenait, car pour une fois elle savait fait. La violence, la cruauté et l'éducation qu'elle recevait la rendait inconnue à son propre chez elle, pourtant, lorsqu'il s'agissait de la maîtrise de son propre élément, elle ressentait la même noirceur que le reste de sa famille, cette noirceur consumant son esprit, qui s'arrêtait pourtant, dès qu'elle ne faisait plus jaillir des flammes de ses mains Alcide se leva résigné, mais son père lui fît signe de s'approcher. "Je suis toujours enclin à vois mes enfants se surpasser, pourquoi vous ne vous entraineriez pas tous les deux?" Sygin baissa les yeux vers ses pieds, elle savait que rétorquer serait une idée stupide, et que si son père en avait décidé ainsi, elle serait forcée à le faire, à se mesurer à son aîné, bien plus fort soit-il. Alcide ne broncha pas, il s'approcha comme un félin face à sa proie et hocha de la tête en direction de son père. Il se mit en position, impuissante à cette destinée qu'on lui avait forcé de poursuivre. La première flamme vint l'effleurer, elle eut tout juste le temps de s'éloigner de celle-ci. Sygin n'était pas à sous-estimer, pour la simple raison qu'elle avait cette fluidité dans ses mouvements, l'anticipation était l'une de ses plus belles qualités au combat, et même si elle n'arrivait pas encore à complètement contrôler son élément, elle savait comment s'y prendre pour éviter les attaques. Mais Alcide était rapide, trop rapide. Lorsqu'elle envoya sa première attaque, elle vit la colère de son frère quadruplée, elle se protégea une seconde fois, tout en haletant difficilement. "Déjà fatigué petite soeur? Elle n'est pas prête père." La colère monta, Sygin refusait qu'on parlait à sa place, elle n'était peut-être encore qu'une simple gamine, mais elle avait la flamme dans ses yeux, et elle refusait qu'on lui dicte sa vie, qu'on lui ordonne d'être prête ou ne pas l'être. "Je le suis." Elle lança une ultime attaque qui força son frère à reculer, à perdre l'équilibre et à s'écraser contre le sol. Épuisée, la petite fille, s'appuya contre le mur derrière elle tout en cherchant le regard de son père. "Bien, je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui." Il hocha de la tête, et jeta un regard froid vers son fils, avant de poser ses iris dans celles de sa fille. "Nous continuerons demain Sygin." Il marqua une petite pause avant de tourner la tête vers son aîné. "Alcide, j'espère que demain tu seras en forme." Le patriarche tourna le dos à ses progénitures avant de retourner dans le manoir. Sygin sentit le regard froid de son frère, elle se retourna vers lui et tenta vainement de lui sourire en pensant peut-être qu'il lui répondrait. Or, il fît tout le contraire, il la fusilla à nouveau de ses yeux, avant de se renfrogner. "Prépare toi pour demain petite soeur. Je compte brûler quelques mèches cette fois-ci." Puis il s'en alla, la petite blonde le regarda ébahit avant de se réfugier dans la chambre de Doran, cherchant inlassablement la seule personne avec qui elle se sentait en sécurité.
Une guerre s’abattit sur tout le royaume, alors simplement âgée de sept ans, Sygin ne pippa mot lorsque son père dût partir et quand ses aînés le suivirent plus tard. La petite blonde resta cachée accompagnée de sa mère, l'écoutant jour et nuit se lamenter sur les deux nations qui avaient détruit le magnifique patrimoine de la nation du feu. C'était peut-être les inlassables voyages et les différentes cultures qui firent que Sygin ne pensait pas la même chose, elle pensait différemment. Loin de se laisser endoctriner par sa mère, c'est un jour qu'elle découvrit la passion, alors simplement âgée de quatorze ans, la guerre prenant son tournant de la fin elle commença à dessiner en priant que Doran revienne sain et sauf à la maison, que tout reviendrait comme avant, ou du moins la relation qu'elle avait bati son grand frère. Elle avait plus de mal de sentir de la pitié pour Alcide ou pour son père, Sygin était devenue plus libre, moins innocente, prête à dire non. De nombreuses fois elle avait reçu des gifles en répondant à sa mère, de nombreuses fois elle avait dû aller se coucher sans manger, sans boire, sans rien. La cruauté était chose courante, mais la blonde était trop précieuse, trop douce pour un monde de brutes. Elle avait cette petite once d'insolence qui s'émancipait dans son corps que sa mère tendait à éteindre à tout jamais. Sa passion pour l'art la répugnait ouvertement et elle se moquait des peintures de sa fille sans relâche, sans jamais lui offrir un compliment. Sygin se mordit la lèvre inférieure, tout en tentant de couvrir sa feuille de peinture rouge, elle était passionnée par cette couleur, elle lui rappelait les anciennes fresques, les dragons, ces divinités qui ne faisaient que la fasciner. Lorsque silvestre vint se poster à côté d'elle, elle lui sourit, il était plus calme lorsqu'elle l'était aussi, la peinture lui ôtait cette constante peur d'entendre parvenir la nouvelle d'un mort. "Qu'est-ce que je pourrais bien dessiner aujourd'hui?" Son daemon leva la tête, et continua à se lécher tout en ronronnant. "Tu n'as qu'à me dessiner moi." Le chat leva la tête vers sa maîtresse qui lui sourit. "Non, pas aujourd'hui." Elle avança le pinceau sur la toile avant de dessiner les formes d'un dragon, elle avait eu le temps de lire ces dernières longues années, et son choix s'était toujours porté vers des bouquins sur les anciennes divinités, elle ne savait pas réellement pourquoi, mais les dragons la fascinaient terriblement. Ces créatures de l'ombre disparues aux formes envoutantes. Elle entendit quelqu'un entrer dans sa chambre d'occasion, elle leva les yeux vers sa mère furibonde. "Tu peins encore? Sygin tu as de meilleures choses à faire." Sa mère insistait toujours sur le fait qu'elle devait s'entraîner, que son élément devait être contrôlé, Sygin savait le contrôler, on disait même d'elle, qu'elle était une prodige, pourtant, elle faisait absolument tout à chaque fois pour éviter d'éveiller la flamme dans ses yeux. Ca lui rappelait davantage les ordres de son père et de sa mère, ceux qu'elle tentait vainement d'ignorer ou d'éviter. "Je me suis déjà entraîné hier, mère." Elle avait dit ça sur un ton lasse, le feu n'était qu'un élément, loin d'être sa passion, on attendait pourtant beaucoup de choses d'elle, alors seulement âgée de quatorze ans. La fin de la guerre se démarquait et comme le reste de sa fratrie on pensait qu'elle irait dans l'armée, qu'elle se battrait aux côtés des Bernstein alors que ceux-ci la révulsaient. Sygin n'avait pas vu les horreurs de la guerre, pourtant elle entendait les rumeurs de l'alliance, ce qu'elle avait fait aux autres peuples. "Tu dois t'entraîner davantage. Tu crois réellement que l'art te servira à quelque chose? C'est inutile." Inutile ça l'était peut-être aux yeux de sa mère, mais aux siens c'était tout autre chose, une passion qui la faisait réfléchir, mais c'était bien la réflexion qui posait problème à sa mère. Elle ne voulait pas que sa cadette réfléchisse, elle voulait faire d'elle un robot programmé à hocher de la tête, à sans cesse écouter ses ordres sans jamais flancher. Force, endurance et détermination. Malheureusement ces mots sonnaient faussement dans les oreilles de la blonde, elle n'avait pas besoin de ça, de se battre, de tuer ou encore de détruire, elle préférait laisser cette tâche à Alcide. "L'art me détend. Et je sais déjà contrôler mon élément, on me dit la meilleure." Sygin n'était pas de nature vantarde, pourtant c'était bien ce que sa mère souhaitait voir, une jeune fille sûre d'elle, confiante de ses habilités, prête à tout pour prouver à ses pairs qu'elle en valait la chandelle. "Et bien si tu le dis, testons ton élément." Sans même avoir le temps de rétorquer elle sentit la flamme de sa mère l'effleurer, brûlant chaque petite parcelle de la peinture qu'elle s'était créée. Sygin entendit son rire, elle se releva, les larmes ne montèrent même pas, elle était habituée aux habitudes cruelles de sa mère, mais chez elle aussi la haine fulminait dans chaque parcelle de son corps. "Pourquoi tu as fais ça?" Le feu bouillonnait comme à chaque fois, sans même la prévenir elle lui envoya une bourrasque que sa mère évita de justesse. Elle eut un sourire perfide posé sur ses lèvres. "Parce que tu es ce que tu es ma fille, que tu le veuilles ou non. Tu es une maître du feu, qui plus est une Corleone, nous n'avons pas le temps pour des enfantillages." Elle marqua une pause. "Tes dessins ne valent rien, en revanche ton don oui. Uses-en." Elle sentit la colère monter, mais elle ne voulait pas donner cette satisfaction à sa mère, pas aujourd'hui, elle était épuisée de devoir faire semblant. "Non." Sa mère la fusilla du regard. Elle lui envoya à nouveau un jais de flammes, une mèche de sa chevelure blonde s'arracha, elle tomba délicatement sous les yeux effarés de la jeune fille. "Non je n'en n'userai pas." Elle sortit de la salle en poussant sa mère et courra, elle courrait vite quand elle le voulait, elle s'échappait. Dans son dos elle entendit les derniers cris de sa mère. "Quand tu reviendras Sygin, une correction t'attend." Ces corrections elle ne les connaissait que trop bien.
l'art + non à ses parents
anecdote dodo cauchemar sista à la rescousse
Sygin aimait traîner dans les galeries d'art d'Aleria, elles étaient très souvent rares, mais magnifiques, et c'était le seul endroit où elle n'était pas épié par le reste du monde. Elle sentait à chaque fois l'art s'approprier son corps, elle ne peignait plus beaucoup, pas depuis qu'elle avait accepté son travail au gouvernement, elle était à présent une femme active, mais une femme passive. Elle écoutait, hochait de la tête quand il y en avait besoin, mais elle n'en pensait pas moins. Sygin avait déçu ses parents tant de fois qu'il lui était difficile de compter toutes les fois où elle avait reçu une correction. Mais ce n'était rien, elle avait obtenu ce qu'elle voulait, une profession dans l'art et l'histoire, quelque chose qui lui tenait à coeur et qu'elle avait réussi à forcer à ses parents. Cette fois-ci, elle avait parlé par elle-même, elle n'avait pas laissé ses parents lui dicter ses faits et gestes. Non, cette fois-ci elle avait vaincu. A cette pensée, la demoiselle sourit tout en bifurquant dans une petite ruelle pour entrer dans la galerie quelque peu secrète. Alors qu'elle entendit un vacarme lacérant dans la rue principale, curieuse, elle sortit la tête de l'entrebâillement de la porte avant de voir un jeune homme s'approcher d'elle, en courant. "Je vais faire quelque chose qui vous étonnera peut-être mademoiselle." Puis, sans un mot, il prit son visage entre ses deux mains et l'embrassa fougueusement, Sygin ne réagit pas tout de suite, sa conscience lui disait de lâcher prise, de repousser l'inconnu et de lui mettre une gifle, malgré tout elle répondit au baise chancelante. Lorsqu'une horde de maîtres en tenue rouge passèrent devant la ruelle y jetant un simple coup d'oeil, la blonde comprit immédiatement qu'elle était un pion. A nouveau. Elle tenta de se décoller des lèvres de l'homme, en colère cette fois-ci, mais celui-ci tint bon jusqu'à ce que la police ne disparaisse à son tour. Elle se défit de son emprise, tout en mimant de cracher. "Vous êtes complètement fou." Sygin se retint de lui mettre un gifle, pourtant l'envie était omniprésente, sa main la démangeait presque. "Vous savez qui je suis?" Son statut lui importait peu, mais s'il fallait qu'elle chasse le criminel hors de sa vue en lui faisant peur elle n'hésiterait pas une seule seconde. pourtant, la blonde n'avait pas peur, elle n'était pas effrayée par l'inconnu face à elle. "Vous savez qui je suis?" Il marqua une légère pause tout en faisant la moue. Sygin ne réagit pas. "Bien, voilà qui est réglé." Il tourna les talons tout en commençant à partir. La blonde courra derrière lui tout en lui attrapant le bras. "J'ai droit à une explication." Elle le fusilla du regard. "Ou est-ce que vous embrassez toutes les inconnues que vous croisez dans des petites ruelles?" Sygin sentit la colère monter cette fois-ci, ce personnage en face d'elle était grotesque, peut-être même risible au possible. Elle ne cherchait pas à comprendre, elle cherchait à punir son insolence et sa nonchalance. "Non, je n'embrasse que celles qui sont jolies." La blonde leva les yeux au ciel, elle n'était pas née de la dernière pluie, elle ressemblait peut-être à une poupée, mais elle était loin d'être dupe face à des idiots de cette sorte. "En tant que membre du gouvernement, je me dois de vous raccompagner monsieur à ces chers maîtres qui semblent vous chercher ardemment." Résigné cette fois-ci il leva les mains en l'air comme signe de défaite et s'avança vers le mur pour s'appuyer contre celui-ci.
|
|
