prénom, pseudo ≈ mélissa, cripsow. âge ≈ dix-huit ans bientôt. avis sur le forum ≈ franchement pour que je craque alors que j'ai toujours pas fini le bac, mamamia (je vous tiendrai comme responsables de mon échec scolaire, c'est évident) comment l'as tu découvert ≈ bazzart. personnage ≈ () inventé () prédéfini () scénario dernier mot ≈ LETS KILL ACE

Are we not all ghosts here, invisible and ethereal, and suspended in the air and the atmosphere, materializing only when a flame with its reddish hue touches our ghostly face, like the flame from the fire-pit amid smoldering log, giving life to the ghosts as blood to human beings ? cette histoire ne suit pas un ordre chronologique.

+ elle devait avoir trois ans tout au plus lorsque le feu commença à couler, s'immiscer vivement, dans son système sanguin. très tôt, même pour une targarov. ce n'était même pas encore des étincelles, juste des sautes d'humeur, un caractère bouillonnant, un caractère habituel chez une fillette de cet âge. un caractère pourtant si différent de la vesta que ses parents avaient pris l'habitude de côtoyer. une forte fièvre la cloua au lit pendant cinq longues journées, sans que cela n'inquiète personne. elle était encore la fille préférée de ses parents, la seule, l'enfant unique, fruit de leur union. même si elle était très jeune, elle n'oublia jamais la fierté qui miroitait dans leurs prunelles lorsqu'elle sortit de sa chambre. ce n'était pas un souvenir clair, vif, mais l'un de ces souvenirs brumeux et sombres qui ne berça pas pour autant moins sa vie. puis il arriva, magnifique, avec ses cheveux de blé, ses prunelles mordorées. tomas, l'héritier. sa naissance fut célébrée, sans doute plus que celle de vesta même si celle-ci ne s'en rappelait pas. - attends deux secondes, vesta - devint la phrase favorite de son père. ou en tout cas c'était celle que retenait la petite fille, toujours plus seule. c'était parce qu'elle avait appris à briller un peu trop fort aux yeux de tous, qu'aujourd'hui elle ne supportait plus l'ombre, bien trop froide pour ce qui bouillonnait en elle. pourtant, elle n'en voulait pas à tomas. son cher tomas. ils grandirent ensemble. et elle était la seule à voir qui il était, à lire jusqu'au plus profond de son âme. tomas et sa candeur naïve adoucirent sa flamme, lui qui, à neuf ans, n'avait toujours développé aucun signe de la présence de son élément en lui. ce n'était pourtant inquiétant pour personne. mais pendant ce temps, vesta s'entraînait. alors que tomas passait des heures entières dans le bureau de leur père, ou à la rencontre des rayons du soleil, alors qu'il dansait pendant les heures qui restaient, plongé dans la lumière de l'astre brûlant, réchauffant sa peau et éclairant toujours plus son coeur déjà trop pur, vesta s'entraînait. elle passait ses journées coincée dans la bibliothèque, s'exerçant à la maîtrise de son élément. le feu ne la dominait plus depuis longtemps. mais personne ne le savait. - mais que fais-tu si tard le soir, dans la bibliothèque ? - demandait innocemment son frère. - rien que tu puisses faire avec moi. - ils auraient pu se détester,par jalousie pour l'une, par incompréhension pour l'autre. et pourtant, ils étaient comme les deux faces d'une même pièce.  - juste parce que je n'ai pas encore été malade ? - à dix ans, il n'avait toujours pas été fiévreux. le feu n'avait toujours pas commencé à enflammer dans ses veines. et vesta était déjà première de sa promotion à l'académie de hightowers. mais rien de tout cela ne semblait inquiéter quiconque. - tomas doit encore grandir, ce n'est qu'une question de temps - tout le monde développait ses pouvoirs, indubitablement, tôt ou tard. mais dans un an, tomas partirait pour l'académie, et si le feu ne s'était pas encore manifesté en lui, il devrait reporter son entrée. une honte pour la famille. - c'est très bien ma fille - disait-il, vaguement, à vesta, sans jamais lui accorder plus d'un regard. il repassait très vite à tomas et aux tâches qu'il lui faudrait accomplir une fois enflammé.

+ elle l'avait croisé lors d'un bal. elle n'a jamais su si leur rencontre avait été orchestrée par leurs familles, ou même par lui, mais cette manigance avait extrêmement bien réussi. peut-être mieux que quiconque l'eut espéré. il n'avait pas fallu plus de quelques heures pour que les deux jeunes gens se rendent compte qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. et encore aujourd'hui, aucun des deux partis ne peut se résoudre à remettre cette évidence sérieusement en question. il y avait, dès leur première rencontre, quelque chose qui l'avait attirée chez le jeune homme, elle n'aurait su dire quoi. la flamme qui dansait dans ses yeux, celle du désir d'une gloire plus reconnue, sans doute. elle avait trouvé en marcus bernstein, un alter ego parfait. il y avait ce quelque chose au fond de ses prunelles, de sa voix, qui lui rappelait son propre ton, sa propre détresse. celle de ne pas être née homme. celle de n'être que la seconde, pas la dernière, non, cette condition aurait été cent fois mieux, mais la seconde. celle qui aurait pu être choyée mais qui ne l'a pas été. c'est ainsi que commença leur danse endiablée. elle devint très vite une bernstein. elle admire encore parfois sa robe écarlate, qu'elle portait ce jour où le pouvoir s'est enfin mis à flotter à sa portée. brodée de fils d'or, elle reflétait les rayons du soleil qui brillait hautement dans le ciel, ce jour-là. mais ce n'est qu'une fois l'astre caché derrière l'horizon, fuyant la lune d'argent, qu'ils s'unirent pour la première fois. - tu seras celui qui portera la couronne de feu. - - rohan doit mourir. - cette situation de second les avait consumés, tous les deux, peu à peu, au fil du temps. et le même feu brûlait en eux. le pouvoir était leur seul but. - et il doit mourir de ta main. - lui murmurait-elle, lui rappelant la lourde tâche reposait sur ses épaules. marcus pourrait succéder à son frère, et ainsi prendre les rennes de la nation du feu, puis de toutes les nations. vesta, dans l'ombre, pourrait plus encore assouvir sa soif de pouvoir. mais ce n'était pas que leur quête inassouvie de gloire qui les unissait. outre cette situation commune qui les avait réunis sous un même blason, le feu de leurs deux âmes se réunissaient dans une valse passionnée. - c'est une fille. - avait-elle annoncé à marcus, seulement un an après leur mariage. ses parents avaient été ravis de cette union. c'était bien la seule chose à laquelle ils destinaient vesta. un mariage avec un bon parti. elle s'attendait à ce qu'il se montre mécontent. il attendait un héritier. toute sa famille attendait un héritier. mais vesta ne voulait pas que sa fille souffre de sa situation de seconde comme elle avait dû en pâtir. - ne t'en fais pas ma toute belle, ton frère ne te fera pas d'ombre. - vesta restait persuadée de l'arrivée imminente d'un fils dans ses entrailles. jacen suivit, puis une deuxième fillette. ses enfants faisaient la joie de vesta qui avait presque oublié toute l'amertume que sa condition de femme lui apportait. peut-être était-elle faite pour être mère ? - un jour, jacen siégera sur le trône. - avait-elle déclaré en posant son doigt entre les mains potelées de son fils. - c'est une évidence. - marcus prit son rôle de père très à coeur, bien que souvent préoccupé par ce qui se passait dans les territoires de la nation de la terre. voyant jacen grandir, elle ne put s'empêcher de remarquer une ressemblance frappante avec son propre frère. elle espérait cependant se tromper.


+ les flammes virevoltaient autour d'elle alors qu'elle s'exerçait sous les rayons toujours plus forts du soleil. elle faisait partie des meilleurs. et son maître, comme les autres adultes de l'académie, savaient reconnaître le talent. aussi, lorsque tomas entra entre les murs du château, un an après ce qui était prévu, il n'était plus au centre de l'attention. c'était vesta qui brillait. si chez les targarov, il était d'usage de relayer les plus faibles au second rang, voire de les abandonner complètement, tomas ne fut pas de ceux-là. il apprit durement à maîtriser le feu, mais il apprit à le maîtriser tout de même. - papa veut que j'apprenne à maîtriser les éclairs - leur père avait réussi à apprivoiser ce don, et il en attendait de même de la part de son fils. pourtant il était évident que c'était impossible. alors vesta pouffa, refermant le livre qui était posé sur ses genoux. elle était de taille à apprendre à maîtriser les flammes de la foudre. tomas, lui, ne l'était pas. c'était à peine s'il savait créer une boule de feu sans se brûler les doigts. - père veut beaucoup de choses, mais ne les obtient pas forcément. il s'en accommodera. - lui avait-elle dit, en lui souriant, doucement. - mais peut-être suis-je de taille ? - - chaque chose en son temps, tom, apprends déjà à maîtriser tes propres flammes. nous verrons pour celles des cieux lorsque tu seras maître, et pas avant. - - je suis sûre que tu y arriverais, toi. - au moins était-il réaliste. - je crois que papa en attend beaucoup trop de moi. - elle haussa les épaules, sans chercher à le contredire. tous deux savaient à quoi s'en tenir. il n'y avait jamais eu de compétition entre les deux jeunes gens, au contraire. l'académie ne fit que les rapprocher. - tu sais, je t'ai vu avec jace la dernière fois. - lança-t-elle d'une voix calme, les yeux rivés sur les pages d'un lourd grimoire. elle sentit derechef tomas se raidir. -je ne.. - - bien sûr que si, pas la peine de nier. ce n'est pas un problème, tom. - elle releva les yeux, le fixant en souriant. il hocha la tête et s'en alla. il n'y avait rien d'autre à dire. alors ils ne dirent rien. - je n'ai que faire de ton avis, vesta - elle lui lança un regard noir. jamais elle n'avait eu plus envie de lui prouver qu'elle excellait dans la maîtrise de leur élément. - père, tomas n'est pas prêt à se battre ! c'est à peine s'il sait toucher un objet avec ses flammes ! - - cesse, tu ne me feras pas changer ta vie. garde ta salive. - - laissez-moi y aller à sa place ! il ne reviendra pas, je suis bien plus préparée que lui. - loin d'elle était l'idée de se venter. elle aurait voulu se sacrifier pour tomas, ou revenir en héros, mais le voir mourir au front, c'était hors de question.  - les targarov n'envoient pas les femmes au combat, sauf s'il y a nécessité. et ce n'est pas le cas. maintenant laisse-moi, je dois aller parler à ton frère. - son père n'écouta rien, ne prêta pas attention. il s'en alla, avec son fils, presque serein. il était sûr qu'il allait revenir. mais vesta savait qu'elle le voyait pour la dernière fois. on le ramena, son corps complètement désarticulé. on ne lui ramena jamais son tomas. il était resté là-bas, au milieu des morts. il avait disparu lorsqu'il avait réalisé l'ampleur de sa mission. elle ne le reverrait plus jamais. ce n'était pas lui qui était étendu sur son lit. c'était un corps, une cage qui n'enfermait guère plus rien. - votre devoir était de le protéger ! - elle n'avait plus élevé la voix face à son père depuis le début de la guerre. et il s'agissait sans doute de la dernière fois qu'elle le ferait, en vue de la rage qui venait de s'allumer dans le regard de son géniteur. - crois-tu donc que je n'ai pas essayé ? jamais je ne l'ai lâché du regard. je me battais pour deux. mais ce maître était trop fort pour être battu seul. - - je les ferai brûler jusqu'au dernier. - ce n'était pas un cri de rage. c'était une promesse. ce n'était pas de la tristesse, ni même de désespoir. en elle bouillonnait un autre feu. celui de la vengeance, de la justice pour son frère qui, plus que quiconque, ne méritait pas son sort. lui qui avait toujours été si doux. si pacifiste. - il n'a jamais voulu de cette guerre. - - personne n'en a voulu, si ce ne sont les rebelles. ce sont eux les responsables. - elle observa une dernière fois le corps de tomas, presque méconnaissable tant il était déformé. son bras était  tordu dans un sens inimaginable pour quelqu'un qui ne l'aurait vu de ses propres yeux. il en était de même pour tout le reste de ses membres. un bloc de pierre avait du le percuter de plein fouet. seuls des barbares pouvaient infliger un tel traitement à un enfant si frêle et si fragile. - il n'y a pas de pitié durant la guerre. - - et tu les défends, en plus de ça ! - personne ne parviendrait à éteindre le feu qui venait de s'allumer au fond de ses entrailles, déchirant son coeur, l'asséchant définitivement.

+ mais elle n'alla pas se battre sur le front pour autant. vesta était une femme, et par conséquent n'avait pas sa place là-bas. de plus, jacen grandissait et marcus se faisait de plus en plus absent. - c'est normal jacen, je suis restée clouée au lit pendant près d'une semaine quand le feu a pris le contrôle pour la première fois. - elle était assise au chevet de son fils alors que la fièvre l'avait pris. - ton père t'apprendre à le contrôler lorsqu'il rentrera. - elle était fermement persuadée que le retour de marcus n'était plus qu'une question de jours. le feu prenait le dessus sur la terre, ravageant tout sur son passage. et marcus était parmi eux, faisant régner la justice comme il en avait l'habitude. vesta, quant à elle, la rendait, à sa manière, à son échelle. votant pour les plus lourdes peines concernant les maître de la terre. pour tomas. et comme un sentiment latent de vengeance flottait au dessus de la haute-cour, elle voyait rarement ses désirs contredits par le vote démocratique. le traité n'apaisa jamais les esprits. surtout pas le sien. - tu sais très bien que j'aurais dû y aller à sa place ! - - cesse donc de ressasser cette histoire, vesta pour l'amour du ciel ! - - cette histoire, c'est l'histoire de ton fils que tu a mené à la mort ! - jamais elle n'avait osé levé la voix ainsi face à son père. pas même lorsqu'elle avait vu pour la première, et la dernière, fois le corps disloqué de tomas. s'il avait pu la brûler vive, il l'aurait fait, sans nul doute. mais elle était la dernière enfant qu'il lui restait, et sa femme mourrait de la perte de sa si douce fille.  - n'élève plus jamais la voix ainsi sur moi, vesta. tu sais qui je suis. - mais avec les années, le patriarche targarov avait perdu de sa superbe. la guerre l'avait usé, et ses cheveux déjà grisonnant commençaient à tomber par poignée. ses longues années de service creusaient chacune de ses rides plus profondément chaque jour. elle était persuadée, au fond d'elle, qu'elle aurait désormais pu le battre dans un combat singulier, mais qu'elle ne s'y résoudrait pas. parce que tomas si serait opposé. parce qu'il n'avait jamais eu à se battre pour obtenir ne serait-ce qu'un regard. alors la haine, l'envie, étaient des sentiments qui lui avaient été totalement étrangers. - tom était meilleur que nous tous réunis. et si tu l'avais ramené en vie, tu aurais souillé son âme pour une gloire qui ne lui serait même pas revenue. - plus encore qu'à la nation de la terre, elle en voulait à son géniteur. cet homme dont le sang coulait dans ses veines aussi surement que le feu du dragon. dans un excès d'autosuffisance, vesta ne put s'empêcher de rajouter - lorsque j'étais petite, pour me punir tu as fait brûler mon animal de compagnie. - et il ne s'en souvenait sans doute plus. mais il ne fit que tourner un regard las vers sa fille. un regard fatigué de ses reproches incessants, de ses sous-entendus pleins de rancoeaur. - maintenant tu n'as plus aucune manière de m'atteindre. tu m'as enlevé la dernière chose que tu pouvais me prendre. - comme il avait perdu son influence, il avait perdu sa raison d'exister. il ne lui fallut pas plus de quelques semaines pour mourir, une maladie foudroyante l'emportant définitivement. - il ne méritait pas de rejoindre tomas aussi rapidement après l'avoir abandonné. - grinça vesta lorsqu'elle apprit le décès de son géniteur.


+ vesta n'était plus une targarov. elle était devenue une bernstein, par choix. et les bernstein étaient devenus sa famille. ses deux premiers enfants avaient déjà fait leurs premiers pas à l'académie, et sa plus jeune fille grandissait à vue d'oeil. mais aucun de leurs sourires, ni aucune de leurs larmes, n'avaient réussi à faire brûler à nouveau la flamme qui l'animait autrefois. lorsque l'innocence était encore un mot qui faisait résonner en elle un tintement connu. - ne laisse pas ton feu ardent s'éteindre. - au contraire, il la consummait, la réduisant peu à peu en un tas de cendres brûlantes. dans une étreinte, elle parvenait à oublier, l'espace d'une nouvelle union, toute la peine qui alourdissait son âme. - pas tant que tu seras là pour le raviver. - si ses enfants parvenaient à apaiser la dureté de ses traits, seul marcus avait trouvé le chemin jusqu'à son coeur. ce n'était pas une relation facile, tendre et sentimentale. ils n'étaient pas l'eau et le feu. ils ne s'unissaient pas dans un bel équilibre. eux ne faisaient que détruire. mais lorsque ses doigts parcouraient sa peau, l’étreignant si fort que les traces se faisaient rouge sur l'ivoire de son corps, leurs feux ne détruisaient rien sinon leurs démons. vesta ne s'était jamais laissée marcher sur les pieds. mais lorsque marcus commença à délaisser jacen, peu à peu, en douceur, comme si de rien n'était, elle comprit qu'elle aurait à mener son propre combat, à aller à l'encontre de ce que ce mari désirait. s'il croyait qu'elle ne voyait rien, il la sous-estimait. et s'il y avait une chose qu'elle ne supportait pas, c'était qu'on la prenne pour plus faible qu'elle n'était en réalité. - marcus bernstein ! - leurs caractères avaient beau être enflammés, ils étaient rarement en désaccord, puisqu'animés par le même combat, par la même injustice. - veux-tu que notre fils souffre de la même injustice que toi ? - son ton accusateur en aurait fait grimacer plus d'un, mais marcus ne lui accorda rien de plus qu'un regard. - ma douce vesta, jacen n'est pas fait pour régner. - elle avait dit cela de tomas un jour. était-il possible que son fils tienne plus de son oncle que de ses propres parents ? - il n'a même pas encore vingt ans ! - - toi comme moi savions déjà à l'âge de dix ans que nous étions faits pour tirer les ficelles. - sauf qu'il tirerait toujours les ficelles. c'était elle qui perdrait son influence si elle ne s'interposait pas. - pourquoi ace ? - - il a l'étoffe d'un gouverneur - - c'est lui qui aurait dû être ton fils, c'est ça que tu essayes de me dire ? - au combat, ils se valaient. sa maîtrise du feu était plus aiguisée que celle de marcus, mais ce dernier savait dompter les éclairs. une force non négligeable lorsqu'on affrontait un autre maître du feu. il ne répondit pas. mais son silence en disait long. alors elle devrait le tuer de ses propres mains. ce que marcus ne s'était jamais résolu à faire à rohan, elle devrait le faire à ace. - si tu avais pris plus de temps pour jacen, au lieu de l'abandonner pour ton devoir ou pour ace, peut-être pourrais-tu être fier de ton fils, aujourd'hui. - vesta n'était qu'une femme, elle devait parfois le reconnaître. elle était une femme, et une mère. elle était trop douce, trop tendre, trop protectrice avec ses enfants, les couvant pour qu'ils ne puissent s'épanouir et se forger. elle avait sa part de culpabilité. - il n'est pas fait pour ça, vesta, c'est tout. - il y avait dans son ton, un quelque chose qui lui rappelait son père. cette condescendance qui le remettait à sa place. sa place de simple femme.

+ elle avait été la plus heureuse de tous en découvrant qu'il s'agissait d'un garçon. elle qui avait pourtant toujours voulu l'égalité entre ses enfants. - un jour, quand tu seras grand, tu deviendras roi. - lui chantonnait-elle, à l'abri des oreilles indiscrètes qui pourraient ainsi ouïr de ses néfastes desseins. ce qu'elle ne désirait pour rien au monde, bien entendu. et alors qu'il grandissait, elle voyait en elle grandir le désir brûlant de l'asseoir sur le trône. en attendant qu'il grandisse, elle ne pouvait que se résoudre à continuer sa croisade face à l'injustice. une fois son sentiment de vengeant légèrement apaisé, elle redevint une juge impartiale pour qui la justice importait plus que tout. - nous devons trouver un bon parti pour jacen. - depuis sa sortie de l'académie, vesta s'était mise en quête de la prétendante rêvée pour son fils. - une reine se doit d'avoir une certaine prestance. - quelle bonne reine elle aurait fait. toujours pleine de rancoeur envers cette vie qui n'avait su lui rendre justice. marcus ne parut pas réagir. évidemment. il n'avait d'yeux que pour son cher ace. lui seul lui semblait être à même de diriger le royaume une fois rohan terrassé. - pour l'amour du ciel, marcus ! - orion bondit soudainement devant son maître, babines retroussées, très vite nez à nez avec héra. ils ne s'étaient presque jamais faits face. encore moins affrontés. - assez ! tu l'uniras à celle que tu jugeras la meilleure pour lui. - - tous n'ont pas notre chance, marcus. - quelque part, cette remarque sembla le toucher, car orion se détendit légèrement. - tu feras le bon choix, tu as un instinct que je n'ai pas. - - évidemment, tu ne lui adresses jamais plus d'un regard. - cette fois il se leva, lui faisant face. elle aurait pu voir la force des éclairs briller au fond de ses yeux. - c'est comme si tu ne le voyais même plus. - bien entendu, il était stupide de lui demander s'il avait remarqué le changement de personnalité qui s'opérait en jacen. elle n'avait pu s'empêcher de remarquer le changement d'attitude qui allait jusque dans sa posture lorsqu'il marchait. il n'avait plus rien à voir avec le souvenir qu'elle conservait de tomas. son fils lui rappelait tant celle qu'elle avait été, elle qui avait toujours voulu le préserver de la jalousie. il brûlait de l'intérieur, désireux de faire ses preuves. mais il était plus fragile que ses parents. lui ne saurait se préserver de son besoin de reconnaissance. - tu sais mieux que quiconque ce que ça fait de n'être que le second. - jacen était comme eux. relégué au second rang. et c'était uniquement la faute de marcus.