prénom, pseudo ≈ florian, attala. âge ≈ 21 ans avis sur le forum ≈    comment l'as tu découvert ≈ sur bazzart personnage ≈ () inventé () prédéfini (x) scénario dernier mot ≈ le forum est magnifique, vous avez fait du très bon boulot  

Il regarde par la fenêtre, absorbé par le spectacle qui se joue sous ses yeux. Il suit du regard cette danse, ces oiseaux qui tournoient dans le ciel. Disciplinés, comme de bon élève, ils se placent là où il le faut, sans se concerter, sans un couinement. Il sent une pression sur son bras, mais ne tourne pas la tête de cette fabuleuse danse. “Je vous présente mon fils, Edric.” Il entend ces mots, lointain, comme mis en sourdine par son esprit et ne décroche toujours pas ses yeux de la vitre. “Enchanté.” Il la regarde du coin de l’oeil. Elle rougit, elle se gratte le bras, ne sait pas quoi dire. Encore une autre, cela fait la cinquième en trois semaines. “Pourquoi vous grattez vous le bras ?” Il ne pose toujours pas ses yeux sur la jeune femme, comme pour la défier, pour s'amuser. Une autre demande, une autre jeune fille forcée, attirée par la richesse. Il n’en voulait pas, pas plus qu’il voulait la première. Cela faisait plusieurs semaines que son père s’activait à lui trouver une épouse.”Euh… Je…” Il ne la laisse pas finir. Il pose son regard azur sur elle, comme pour la défier. “Vous avez des problèmes de paroles ?” Elle ne sait plus comment réagir, et il sourit. Il aime ça, mettre les gens mal à l’aise, ça l’amuse. Il sourit, un sourire arrogant, comme pour montrer que tout ça n’est qu’un jeu pour lui, un passe temps. Il sent un coup, un coude venant se placer dans ses côtes. Il grimace, mais fait bonne figure. “Je m’excuse pour l’attitude de mon fils, il ne se sent pas très bien…” Son père, comme à son habitude, essayant de couvrir son comportement, d'embellir la situation. Mais la vérité était qu’Edric ne voulait pas se marier. Il ne voulait pas s’attacher à une personne, s’engager dans la vie à deux. “Je pense qu’on a fait le tour ici, vous pouvez disposer.” Elle ne sait pas quoi faire, regardant vivant de droite à gauche. Après que un petit mouvement de la tête du patriarche Ivashkov, la jeune fille fit une révérence et tourna les talons. Edric attendit d’entendre la porte claquer pour regarder son père, le visage décomposé. “Il va bien falloir te marier un jour, Edric.” Sans dire mot, le jeune homme se dirigea vers la porte, et sortit de la pièce.


Des cris, des larmes, des explosions. Il se retrouve propulsé contre le mur, face contre terre. Ses oreilles bourdonnent, un filet de sang coule le long de son visage. Il se relève, le regard remplis de haine. Il ne pense qu’à une seule chose : aller la voir, la protéger. Alors il se fraye un chemin dans la cohue, le feu brûlant entre ses doigts. Il avance, déterminé, ne voyant que son visage. Il attaque, se défend, tue. Mais lorsqu’il arrive, elle n’est déjà plus là, bien sûr. Il sait qu’elle est en sécurité, qu’elle n’a pas besoin de lui pour se protéger, mais il ne peut pas s’en empêcher. Il n’aime pas cette partie de lui, il se déçoit. Lui qui ne s’attache à personne, il était tombé sous son charme. Rhéa Bernstein, et ça le dégoûtait. D’un cris de rage, pris d’une folie assassine, il s’acharne sur les rebelles sans défense, comme pour se changer les idées, pour enlever son visage de son esprit. Il se relève, le visage en sang, et il le voit. Son père, allongé sur le sol. Il ne pense plus à rien lorsqu’il s’accroupie aux côtés du corps inerte de son père. Une larme coule le long de sa joue, emportant le sang déposé sur son visage, alors qu’il referme les yeux encore ouverts de l’homme. Des larmes de tristesse, des larmes d’amertume. Et il cris, il hurle comme jamais, avant de s’effondrer.


Il marche, sans jamais s’arrêter. La tête baissée sous le soleil étouffant de Morbalat. Il n’ose pas la lever, poser son regard sur le cercueil contenant le corps inerte de son père. Non, il ne pouvait pas le faire, il n’en avait pas la force. On dit que le temps fera les choses, qu’il effacera les peines, ou tout du moins qu’il les atténuera. On veut croire qu’il faut attendre pour aller mieux, que la lumière se trouve au bout du tunnel. C’est un tas de connerie. Il n’y a pas de tunnel, et encore de lumière. Tout n’était que obscurité désormais. On marchait à tâtons, sans vraiment savoir où on va. Et cela n’a pas d’importance. Il entend les prières, il sert les mains des personnes venues lui déclarer leur soutient, leur peine. Alors il fait mine de s'intéresser, mine d’avoir la situation en mains, alors que c’est faux, alors qu’il veut simplement s'effondrer, et pleurer. Il lève les yeux et regarde dans l’assistance, espérant la trouver parmi la foule. Il ne sait même pas pourquoi il veut la voir, il se sent con, con de penser à elle alors que son père gît à quelque mètre de lui.

Il avait décidé de rentrer seul, il en avait besoin, pour se vider la tête, pour avoir les idées claires. Il avait même dit non à Ciàran. Tout allait changer, désormais, et il ne savait pas si il était prêt. Prêt pour tant de responsabilités, de pression. Il ne doutait pas de ses compétences, loin de là, il n’en avait simplement pas l’envie. Du jour au lendemain, il s’était retrouvé à la tête d’un empire commercial. Mais il n’avait pas vraiment le choix, pour honorer son père, sa famille. Le soleil réchauffait sa peau blanche alors qu’il marchait dans les rues de la ville. Une larme coule le long de sa joue. Cette larme qu’il avait tant retenu, pour paraître fort, pour garder la face devant tout ces requins. Il s’arrête et regarde le soleil, cette boule de feu à qui il doit toute sa vie. Et dans un murmure que lui seul pouvait entendre, il s’adresse une dernière fois à son père, à cet homme qui lui a tout appris. “Je ferais de mon mieux papa.”