gautier & margeary ⊰ "Viens avec moi, viens à la capitale." il la regarda doucement, avec une tendresse telle qu'on aurait dit un père protégeant sa fille. Et c'était bien la triste vérité, elle était la prunelle de ses yeux, la seul chose pour laquelle il aurait été capable de se battre. L'air d'Aleria lui manquait, c'était un fait. Les richesses qu'il avec acquit, les privilèges dont il bénéficiait, cette vie tranquille et où il se laissait vivre lui manquait. Mais cette vie si paisible méritait-elle d'être échanger à une vie d'aventure aux côtés de celle qu'il avait apprit à connaître, apprit à aimer. Là était le plus grand dilemme que la vie lui ait jamais imposée. Il plongeait son regard de braise dans les yeux océans de la blonde. Il s'y perdait, dans les flots de ses iris bleus. Il y distinguait l'écume projetée par les lourdes et puissantes vagues. Elle était rayonnante dans son ensemble, d'une somptueuse beauté. Une si belle et si jeune femme dans les rues de la capitale, tout homme souhaiterait la conquérir, il n'en doutait pas une seconde. Seulement, laisserait-il quiconque approcher d'elle? Rien n'était moins sûr. " Je...je...je ne peux pas, tu le sais bien Gautier." Sa voix tremblait, sa gorge se serrait.  Elle n'avait pas appris à lui dire non. Deux ans, deux ans qu'il était là, à la soutenir, l'épauler, la réconforter. Lui qui avait tout sacrifier pour elle. Elle n'osait pas renoncer à lui. Gautier Forell, un homme apparu tel un mirage dans un esprit aussi tourmenté que celui d'une adolescente sans repère. Il lui avait rapporté la Lune et elle n'en voulait pas. Caprice d'une enfant sans jeunesse. Le combattant lui avait tout appris, avait été son mentor des mois durant et en guise de reconnaissance, elle l'abandonnait. Qu'avait-elle en tête? La jeune femme n'avait pas même conscience à qu'il point il dépendait d'elle, à quel point il avait besoin d'elle. "Alors c'est comme ça? Tu me laisses partir sans rien dire?" Qu'en avait-elle à faire? De lui? D'un homme de treize ans son aîné. Lui qui n'avait jamais eu personne à aimer. Elle avait ses pensées déjà tournée vers la rébellion, ce à quoi elle se destinait. Elle le regarda longuement sans un mot, rien de des regards échangés, des regards égarés. "Reste". Il la prit alors dans ses bras, sa tête était posée contre son torse, songeant à tous ses instants passés à ses côtés, chaque moment d'un bonheur qui semblait provenir d'une autre galaxie, comme irréel. De nouveau, ils se regardèrent et dans un élan de courage, l'embrassa. Un tendre baiser qu'il déposa sur ses lèvres douces et fines qu'il goutait pour la première fois de son existence. Le temps suspendait son vol, les heures propices suspendait leur cours et les laissaient savourer ces rapides délices des plus beaux jours. Lui, n'avait d'yeux que pour Elle.